Château Boniface
Ile-de-France
Situé en Île-de-France, le château Boniface peine encore à se tenir debout. Il fut abandonné suite à l'absence de financement quant à son entretien.
C’est au cours du XVème siècle que le premier château fut érigé sur le point culminant du village. Les siècles passèrent, les propriétaires se succédèrent. Le château et le domaine se transformèrent peu à peu. Le château devint tout d'abord la propriété d’un marquis, intendant pour la ville de Bordeaux, qui œuvrait pour la transformation de la ville. Entouré d’architectes et d’artisans, il décida d’appliquer sa vision de la modernité à son domaine. Elle se traduisit par la réalisation d'une cascade artificielle, de la création de mobiliers et d'ouvrages inspirés par la nature, et par la mise en place de nombreuses fonctions nécessaires au bon fonctionnement de la vie au château.
A la mort du marquis, son fils aîné Charles, hérita du domaine et prolongea la vision de son père. Le fils du marquis mourut tragiquement lors d’une chasse en 1780. Dépourvu d'héritier, le château tout comme le domaine furent laissé à l'abandon. Ils sont mis en vente la même année mais ne trouvèrent pas de propriétaire. Il faudra attendre 1850 date à laquelle, un riche acquéreur, M. de Pinardier, maître de forges et futur député sous le Second Empire, racheta le domaine. Celui-ci se veut à la fois héritier moral des anciens seigneurs et bienfaiteur du village, fera dès le rachat du domaine, réaliser les plans d’un nouveau château qui sera inauguré en 1858. L’aménagement du parc fut conservé tout comme le lavoir et le plan d’eau.
Le domaine devint par la suite la propriété d’une ville limitrophe avec Paris. Le domaine accueillit successivement une école de plein air, une maison de retraite, puis un centre aéré. L’entretien du château représentait des dépenses importantes pour la ville. Au début des années 1960, lors d’un conseil municipal, la réhabilitation de la couverture du château fut abordée. Deux clans s'opposèrent : d'un côté les partisans de la restauration de la toiture, de l'autre ceux qui souhaitaient supprimer la couverture pour y faire poser un toit-terrasse.
La population ne fut pas consultée, les mobilisations en faveur de la conservation de la toiture d’origine ne se firent pas entendre. En 1963, le conseil municipal vota la suppression de la toiture, de la charpente et des façades en pierres présente dans cette toiture au profit d’une toiture plus « moderne et plate » afin de permettre des économies sur les frais d’entretien.
Peu de temps après les travaux des fissures profondes commencèrent à apparaître sur l’ensemble des murs du château. Les occupants entendirent des craquements et le personnel commença à craindre quant à la solidité de l’édifice. La ville mandata des experts et le verdict fut sans appel : le château va s’effondrer.
Le rapport indiqua que la charge de la nouvelle toiture-terrasse ne fut pas prise en compte dans les calculs de charges. La façade tout comme l’ensemble de la structure du château ne pouvant supporter un tel poids. La
ville
fit le choix de
consolider
le château puis de
vendre
le domaine.
Aujourd’hui amputé de sa toiture et consolidé de toutes parts avec une ossature d’acier ralentissant son effondrement, le château se dégrade un peu plus chaque jour dans le silence du domaine qui l’entoure.